Samedi le 10 août. Jour 13. De Natashquan à Kegaska au
bout de la route
La pluie a cessé cette nuit. Ce matin il fait beau. Après
déjeuner nous allons au quai des Robin du côté ouest de Natashquan et après
avoir surveillé un débarquement de palourdes, nous allons prendre une marche
sur la pointe rocheuse près du quai, face à une île fort sympathique avec une
seule petite maison.
Nous revenons ensuite au village et visitons la petite
église, sans curé depuis 2008, faute de relève.
Puis nous filons vers Nutashkuan. Après avoir fait le tour
du village Innu, nous allons luncher face à l’estuaire de la grande rivière
Natashquan, à Pointe-Parent.
Et nous revenons ensuite village pour visiter le site Manu,
campement érigé le temps du festival Innucadie. À 13h30 nous allons assister à la prestation d’Edouard Kaltush, intervenant en
toxicomanie et ardent promoteur de la culture Innue. Il nous parle notamment de
sa culture, de ses constructions de canots, de raquettes et de petits poêles à
bois en tôle. Il est accompagné d’un aîné, Matthew, qui agrémente la prestation
par ses commentaires et anecdotes. Un
très bon spectacle qui nous fait encore mieux connaitre et comprendre la
culture Innu.
Nous quittons Nutashkuan vers 15h en direction de l’Est.
Après avoir traversé le pont de la rivière Natashquan, nous surveillons les
grandes plaines pour voir si on peut y voir de la chicouté. Et finalement, on voit deux autos arrêtés en
bord de route et des gens qui sont en train de cueillir. Nous arrêtons à notre tour et rencontrons un
Innu qui retourne à son auto avec des récipients remplis de fruits. Il nous
indique avec plaisir la direction de grosses talles à 15 minutes de marche dans
la tourbière en direction de la mer. Et en effet, il y en a beaucoup, avec en
prime une armada de mouches noires qui nous harcèlent tout au long de notre
cueillette.
Nous revenons à l’auto vers 16h30 avec deux litres de
chicouté et une quantité impressionnante de piqûres dans le cou, sur la tête et
sur les bras.
Nous reprenons la route et arrivons à Kegaska vers 17h, dans
la brume presque totale. Le village
semble assez joli près du quai où nous allons nous stationner pour y pêcher le
maquereau à côté de quelques pêcheurs locaux.
Ces derniers répondent gentiment à mes questions et quelques
minutes plus tard, me voici à leurs côtés pour taquiner le poisson. Moins de cinq minutes plus tard, je fais un
coup double. Notre souper est déjà assuré.
Je prends un autre poisson et en échappe deux de plus. Je laisse le troisième maquereau à mon coach,
un jeune de secondaire IV qui est en vacances ici alors qu’il étudie à
Blanc-Sablon durant l’année. Je filète
mes poissons sur les rochers près du quai et les restes font le délice d’un
goéland marin qui avale tout rond tête et squelette.
Comme le bateau Bella-Desgagné arrive à 19h ce soir, nous
allons nous installer près du cimetière pour souper et y passer la nuit. En
général, ce type de lieu se révèle tranquille durant la nuit.
Notre maquereau plus que frais tient sa promesse de goût fin
et de chair tendre. Un régal! Une belle
expérience! Pendant le souper, Hélène
nous fait des confitures de chicouté qui agrémenteront nos déjeuners au cours
des prochains mois.
La soirée se passe à l’intérieur du véhicule car chaque
moustiquaire de notre toile compte au moins 200 moustiques qui n’ont qu’une
envie, nous piquer et nous sucer le sang.
C’est impressionnant de les voir en si grand nombre.
Nous nous couchons vers 22h après lecture, écriture et
scrabble .
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